Gros plan sur le lobby anti-sondage français
Publié par Guillaume Main dans le dossier Analyse | 18 avril 2011
Dans la jungle des détracteurs de sondage, il est parfois difficile de distinguer les propos réellement éclairés de ceux grossièrement mensongers. Alors que les uns cherchent à conseiller, améliorer, diffuser les bonnes pratiques en matière de réalisation de sondage, les autres entretiennent la polémique et distillent un argumentaire dénué de toute technicité.
Mais le pire, c'est qu'en analysant la stratégie de ces polémistes, on démasque rapidement une certaine propension à satisfaire leurs intérêts propres. Il ne s'agit donc pas de perfectionnistes amoureux du sondage bien fait : en pratique, ils développent une obsession, quasi maladive voire une haine viscérale, du sondage d'opinion et n'ont strictement aucun bagage technique.
Dressons le portrait de ce lobby anti-sondage, plus organisé qu'il n'y parait.
La super caste des professeurs d'université
Ils s'appellent Alain Garrigou, Loïc Blondiaux, Jean-Louis Loubet del Bayle ou Daniel Gaxie, ils sont professeurs de "science" politique et grands pourfendeurs de la cause sondagière. Dans leur entourage, on compte d'éminents politologues, sociologues et quelques professeurs en "science" de l'information et communication. Pour défendre leur thèse à l'encontre des instituts de sondage, ils se contentent de ce qu'ils savent faire : ils dissertent, écrivent des livres, s'organisent en association, tiennent des conférences et parlent, parlent beaucoup. Leur obsessionnelle lutte contre l'industrie sondagière n'a d'égal que cette volonté d'afficher ostensiblement leur couleur politique (à l'instar du sociologue Loïc Wacquant appelant à soutenir Ségolène Royal en 2007). On en vient dès lors à comprendre pourquoi leur cheval de bataille n'a trait qu'aux sondages d'opinion, exclusivement, alors que ceux ci ne représentent qu'à peine 10% de l'activité des instituts.
Leur façon de présenter les éléments à charge vise systématiquement à mettre le journaliste, le politique et l'institut de sondage dans le même panier. On ne sait plus qui fait quoi, mais ce n'est pas grave : on nous exhorte à adhérer à la théorie du "tous coupables". L'important est de paraphraser Pierre Bourdieu ou Jean Stoetzel, et surtout de faire parler de soi. À grand renfort de name dropping, la plupart d'entre eux parvient à disposer de sa propre fiche personnelle sur Wikipedia. Mais en plus, ils n'hésitent pas à polluer la page "sondage d'opinion" de leur auto-promotion propagandiste sur l'encyclopédie en ligne. Sinon une remarque, sans doute naïve mais tout de même : où sont les statisticiens ?
Recycler le même discours jusqu'à l'infini
Organisés en groupuscule, ces professeurs et autres sociologues ne brillent pas par l'originalité de leur discours et la paraphrase est un exercice de tous les instants. Toutes leurs références évoquent directement leurs propres assertions : ils recyclent un argumentaire largement éculé dans lequel les mêmes noms reviennent en boucle. Ce mode de communication en circuit fermé est un bon moyen de préserver un discours pourtant passablement bancal. Ainsi lorsque le discours se veut riche et documenté, on réalise rapidement qu'il se contente de s'appuyer sur d'anciens articles postés sur d'obscurs sites ayant les mêmes obsessions.
Dans leur communication, ils aiment jouer à qui fera la plus belle figure de style : ils délivrent un discours servi par eux même pour eux même, et se délectent des "prosopopées", "doxosophes" et autre "paralogisme" : bien qu'ils s'exaspèrent du jargon scientifique, ils n'hésitent pas à s'enticher d'un vocabulaire emphatique, nuisant volontairement à la clarté du débat. Dans cette logorrhée incessante, quelques raccourcis malhonnêtes en profitent pour se glisser, ici ou là.
Ils ne sont d'ailleurs plus à un dérapage prêt lorsque l'illuminé François Asselineau cloue Harris Interactive au pilori en affirmant que l'institut de sondage est "présidé par une femme sélectionnée par la Maison Blanche et le FBI". Vous avez bien lu : la théorie du complot à la sauce X-Files est bel et bien une composante du discours. Naturellement, Asselineau se délecte des articles de Jacques Le Bohec ou Alain Garrigou lorsqu'ils sont postés sur Rue89 ou l'Observatoire des Sondages. Au passage, observons toute l'animosité du très susceptible (et sur la défensive) Jacques Le Bohec, à l'égard d'un billet de Gilles Klein, journaliste à @rrêt sur images. S'il ne possède plus de page Wikipedia (un aperçu est consultable dans les archives du Web), le professeur dispose néanmoins d'une magnifique page de fan sur Facebook.
On notera que les détracteurs s'emploient consciencieusement à énumérer des faits percutants visant à éclairer une conspiration : seul problème, les faits en question sont systématiquement censés "parler d'eux même", ne s'accompagnent d'aucune démonstration et ne découle d'aucun raisonnement logique. Nous allons d'ailleurs voir qu'ils ne s'entourent jamais du moindre spécialiste technique...
Aucune contribution utile au débat technique
Les détracteurs ne font jamais le moindre travail d'analyse statistique : ils fournissent des éléments aléatoirement, certains peuvent susciter la curiosité, d'autres sont d'une banalité affligeante et dénotent leur profonde méconnaissance des techniques de sondage. Ils relatent des chiffres, des discussions, mais l'analyse qui en découle est d'une pauvreté anémique. De fait, devant cette propension à ne jamais aborder la technicité des sondages (mais à toujours critiquer leur "scientificité"), et bien qu'ils se disent vaguement favorable à la présence de "spécialistes" au sein d'une nouvelle commission des sondages, on se demande si ce lobby serait enclin à s'entourer de gens compétents.
Naturellement, lorsque les méthodologies sont évoquées, ils préfèrent se délecter du discours approximatif et rarement convaincant des directeurs d'institut de sondage dont la visibilité est maximale dans les médias et ignorer le discours des "techniciens", plus rationnel, moins sensationnel et surtout, moins à leur portée. Plus grave : ces sociologues et professeurs de science politique revendiquent l'inutilité du bagage technique et se révèlent totalement incapables d'être force de proposition sur un sujet touchant à l'élaboration d'un indicateur de mesure sociologique. Ainsi, bien qu'il s'agisse paradoxalement de professeurs d'université, ils ne s'inscrivent ni dans la construction ni dans la pédagogie. Leur discours se limite à dénoncer sans explication : encore une fois, les mots semblent censés parler d'eux même. Ils n'ont pas plus la "culture" de la lecture du rapport de sondage que le lecteur moyen : on s'en tient aux papiers des journalistes, et tant pis si le rapport de l'institut offre un éclairage supplémentaire quant à la méthodologie embarquée (dernier exemple en date : la primaire socialiste de 2011).
Enfin, ils apparaissent extrêmement mal informés. Par exemple, sur le prétendu scandale de la rémunération des panélistes, on mélangera tout : loterie, attribution de points cadeaux, tests de produits, coupons de réduction... Soulignons que ces récompenses ne concernent pas seulement les sondages d'opinion, ni seulement les sondages en ligne et qu'elles existent depuis plusieurs dizaines d'années. De même, maîtrisent-ils réellement la notion de marge d'erreur ? Car s'il est vrai que la taille de l'échantillon entre dans le processus du calcul, il ne faut pas oublier que les pourcentages mesurés en sont également une composante. En tout état de cause, le très critique Observatoire des sondages semble avoir des lacunes en la matière comme le prouve l'exemple suivant : les fameux 7% évoqués sont totalement fantaisistes puisque la marge d'erreur se situe en réalité entre ±1.3 et ±6.5%.
De l'art d'infiltrer les médias intimistes
Mais là où ce lobby gagne ses lettres de noblesse, c'est par sa faculté à infiltrer les moyens de s'exprimer librement. À défaut de pouvoir profiter d'une tribune qu'on ne leur propose pas, ils affichent librement leur bourrage de crâne sur Agoravox, Wikipedia ou Le Post, et se font publier sur Rue89, Direct Soir ou Mediapart. À l'abri des grands médias, ils délivrent ainsi leur discours jusque dans les amphithéâtres des universités.
La page Wikipedia consacrée aux "sondages d'opinion" est d'ailleurs un bel exemple de propagande, agrémenté d'une belle démonstration de name dropping dont ils sont spécialistes. L'auto-promotion bat d'ailleurs son plein dans la section bibliographique. Truffée d'approximations, d'avis personnels (ce qui est évidemment proscrit sur une encyclopédie aussi libre soit-elle), l'utilisation quasi systématique des adjectifs indéfinis "certains" ou "certaines" traduit leur difficulté à dispenser un discours crédible et documenté. Les références sont d'ailleurs bien trop insuffisantes et la fiche regorge de nombreuses affirmations sans preuve.
Plus embêtant : la page est truffée d'erreur factuelle ! Jérôme Sainte-Marie n'est plus directeur de BVA Opinion depuis mai 2008 (pourtant la dernière mise à jour date de mars 2011). Rappelons enfin, comme nous l'avons vu précédemment, que le lobby anti-sondage français trouve un relai en la personne de Asselineau, fondateur d'un parti politique au programme pour le moins... douteux.
Une utilisation minimaliste et mal assumée de l'outil Internet
D'emblée, il apparaît clairement que le lobby ne souhaite en aucun cas entrer dans le débat : Wikipedia ne permet pas réellement d'amorcer le dialogue, et fait marquant : sur leurs sites et autres blogs, non seulement les articles sont fermés aux commentaires mais en plus, ils ne sont que très rarement signés (malgré des mentions légales rappelant, qu'en cas de reproduction, le nom de l'auteur original doit être cité). Tout un symbole ! À ce propos, notons que la plupart des détracteurs n'ont toujours pas saisi l'intérêt du lien, essence même du Web, et excellent vecteur de référencement et réputation : ils délivrent de longues tirades sans le moindre lien hypertexte. Pire : derrière le collectif Sondons les Sondages, il est juste impossible d'identifier explicitement la moindre personne morale.
Autre aspect caractéristique de leur frilosité à confronter leurs idées : à une ou deux exceptions près, ils désertent littéralement les réseaux sociaux. Lorsqu'ils s'exposent sur Twitter (comme l'Observatoire des Sondages), ils ne rassemblent qu'une poignée de followers et se comportent comme s'ils étaient seuls (aucune interaction avec les followers, lisent-ils leurs replies ?). Ils sont dans la complainte perpétuelle. Certes, ils construisent - maladroitement - des lieux où évoquer leur combat mais ne parviennent pas à rassembler les foules parce qu'ils sont bien plus dans la dissertation que dans la démonstration concrète et pragmatique.
Dès lors, quand on maîtrise à ce point si mal un média comme Internet (à l'instar de Pierre Maura qui découvrait le principe du sondage en ligne en 2007), est-on crédible lorsqu'il s'agit d'en critiquer la pertinence en tant que mode de recueil (sempiternel cheval de bataille du lobby anti-sondage) ? Pour comprendre les enjeux d'Internet, ne serait-il pas plus réaliste et honnête de l'avoir approché ? Comment peuvent-ils à la fois avoir un avis péremptoire sur le média et se vanter de le connaître aussi mal ?
Les spécialistes du biais idéologique et d'autocomplaisance
Loïc Wacquant (signataire de "l'appel des 100") est un des spécialistes du biais idéologique : peu honnête dans le débat, il est accusé de déformer les textes, tronquer les citations jusqu'à faire dire le contraire d'une idéologie et ne pas faire de recherche sur les livres qu'il critique. De même, si Alain Garrigou peut éventuellement se targuer d'être un "spécialiste de sociologie électorale", il est en revanche totalement improbable de le créditer de "spécialiste des sondages", en particulier lorsqu'on a lu "L'ivresse des sondages" : pour rester gentil, disons que tout y est approximatif, incomplet ou déformé. Les amalgames sont légions et la lecture confine finalement à la manipulation intellectuelle. Saupoudrez l'ensemble d'un ton perpétuellement suffisant et complaisant, et vous obtenez un essai hautement indigeste.
Complaisance, voire même... autocomplaisance. La super caste des professeurs d'université dont il fait parti met en exergue cette tendance à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres. Le meilleur exemple en est l'Opiniongate's Blog, ce site édifié à la gloire du professeur Garrigou, empêtré dans un procès en diffamation qu'il allait "évidemment" gagner.
Bien entendu, plus les sujets sont sensibles et polémiques, plus ils sont exposés à des contestations. Pour autant, il est frappant de voir comment s'articule cette caste qui a tout d'un lobby : un groupe de pression qui tente d'influencer les réglementations (commission des sondages), qui favorise ses propres intérêts (politiques notamment), des membres issus d'une structure informelle mais du même secteur d'activité (professeurs d'université), participant à des groupes d'étude, organisant des conférences, s'entourant d'avocat (Opiniongate's Blog) etc...
En définitive, il est certain que chaque section de cet article aurait mérité un billet à part entière. Mais en l'état, ce portrait du lobby anti-sondage français n'est qu'une ébauche que je serais certainement amené à enrichir dans les mois à venir. En tout cas, à toutes fins utiles, je ne saurais que trop vous conseillez de préférer les analyses du Dr Panel sur Rue89, ou celles de Daniel Schneidermann, fondateur d'@rrêt sur images, autrement plus rigoureuses et dignes d'intérêt.
Commentaires
Wacquant, Garrigou, Blondiau et consorts sont donc des vagues ignorants sans méthode et aux noirs desseins... Ben voilà, j'ai bien ri aujourd'hui grace à vous. Merci.
Votre propos présenterait peut-être un intérêt si vous présentiez avec un peu d'objectivité les arguments de ces professeurs de science politique. L'insulte et le mépris, que vous maniez sans retenue, ne remplacent pas l'argumentation et cachent sans doute une vaste ignorance des formes et des principes de raisonnement en sociologie et en science politique.
Votre note relève du discours de haine à l'égard de personnes critiquant les présupposés, les principes et les usages de sondages que vous réalisez parfois (puisque vous appartenez à ce milieu).
Exposez donc leurs arguments et critiquez-les avec précision. Ne vous contentez pas de jeter des anathèmes sur des raisonnements que vous ne mentionnez jamais.
@marcoooo
Vous êtes maître de vos raccourcis, donc ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, et je vous laisse assumer vos propos. Pour Wacquant, c'est notoire, la critique initiale ne venant pas de moi. Pour Garrigou, je l'ai lu et continue de le lire, donc je pense pouvoir me permettre de donner mon opinion sans être taxé de malhonnêteté.
@Haldane
Au cas où ça vous aurait échappé, vous êtes ici sur un blog. Il n'y a donc aucune nécessité de concentrer des arguments, des démonstrations, des raisonnements dans un seul et même article. Au fil de mes articles, je m'attache à expliquer clairement le principe d'un panel, d'un baromètre, d'un sondage omnibus. J'ai déjà expliqué comment se déroule le traitement d'une étude, la réalisation d'un échantillon. J'ai déjà évoqué l'importance des quotas et les biais des différents modes de recueil. J'ai expliqué le principe de la marge d'erreur. J'ai également donné des liens pour en savoir plus sur le monde des études (Dr Panel de Rue89, le blog Le Monde des Etudes, l'émission Arrêt sur Images) etc...
Aussi, je ne crois vraiment - mais alors vraiment pas - qu'on puisse dire que je ne mentionne jamais mes raisonnements ! :-)
Bonjour,
Vous auriez pu faire un lien vers le site arrêt sur image et pas seulement sur sa chronique dans la rue.
http://www.arretsurimages.net/
C'est chose faites ;-)
C'était un oubli, bien entendu. D'ailleurs, j'y suis abonné et je compte bien reparler régulièrement d'@si dans les mois à venir. :-)
Merci pour cette rectification !
Je m'en doutais pour l'oubli. Sinon vous pouvez corriger l'article aussi ;-) cela peut leur être utile ;-)
Salut,
Bah moi aussi j'attendais sincèrement une critique de fond et précise des auteurs incriminés, argument par argument ; attention vous répétez plusieurs fois les mêmes reproches de ... répétition :)
Enfin, la rémunération des panélistes n'est pas la rémunération des pénalistes, les premiers sont répondants sélectionnés, les seconds des juristes spécialisés en droit pénal :)
Cordialement,
Merci, c'est corrigé ! Pour la remarque relative aux critiques de fond, j'ai eu tous les sons de cloche : l'article est trop long, trop détaillé, il aurait gagné à être plus synthétique, il y a trop de références etc... Et puis ce n'est pas comme si je n'abordais pas leur erreur sur la marge d'erreur ou comme si je n'évoquais pas une foule de liens illustrant leurs intrusions et leurs objectifs.
Si je suis d'accord que l'article mériterait un autre billet à part entière pour chaque partie (comme je le disais en conclusion), je pense quand même que celui-ci a le mérite de permettre d'avoir une vue d'ensemble, fidèle et éclairée, du lobby.
Votre article est nul. Pardonnez la vivacité du propos mais un minimum d'intelligence est attendu dans la critique des sondages. Ils sont problématiques. A jeter à la poubelle ? Pas sûr. Mais argumentez ! Aucun des imbéciles que vous citez, Garrigou, Blondiaux, Wacquant et consorts (voire également Champagne et Bourdieux) n'oseraient un tel article. Il est dénué d'arguments. Lorsque vous critiquez, vous devez d'abord restituer les thèses des auteurs que vous incriminez. Ensuite, point par point, vous amenez vos propres arguments. Ici, nous n'avons malheureusement rien de cela. Vous ne vous pouvez pas vous permettre un tel article. Tout auteur, même d'un blog, a une responsabilité vis à vis de ses lecteurs. En tant qu'auteur vous vous êtes investi d'une autorité. Vous devez la justifier !
Comme expliqué précédemment, l'essence d'un blog est d'être un ensemble d'articles. En d'autres termes, il serait totalement malhonnête de prétendre qu'un article est incomplet ou dénué d'arguments sans tenir compte de son contexte, et surtout des sites vers lesquels ses liens pointent.
Ainsi, dans ce blog, j'explique la marge d'erreur, et je vous garantis qu'un lycéen saurait la calculer sans se planter (contrairement à l'Observatoire des Sondages). J'explique également le principe d'un panel, les biais de chaque type de recueil (là encore, les sociologues et politologues omettent méticuleusement de rappeler les biais des sondages par courrier, face à face, téléphone, et se contentent de critiquer le recueil par Internet). J'explique encore la part de responsabilité des journalistes et le principe pourtant basique d'un rapport de fournisseur à client. J'évoque à de très nombreuses reprises les raccourcis des uns et des autres.
Un point tout de même important à soulever : contrairement à vous, je ne suis pas un anonyme. Si j'assume mes propos et mes articles, il est dommageable que les commentateurs n'en fassent pas autant. :-)
Vous parlez de marge d'erreur, de panel... Rien à voir avec les propos des auteurs que vous critiquez, qui se concentrent pour la plupart(car vous mélangez des gens qui ne disent pas tout à fait la même chose) sur les usages sociaux qui sont faits des sondages. Vous faites une critique "technico-mathématique" d'arguments sociologiques : ça tombe à coté de la plaque.
Et puis, sauf erreur de ma part, aucun article de votre blog ne répond à un argument fort simple de Garrigou : les instituts de sondages se targuent de leur scientificité, pourtant aucun n'en respecte le b-a ba, à savoir donner sa méthode d'enquête pour s'exposer aux critiques de ses pairs. Comment redressent t'ils leurs chiffres ? Quel est leur taux de non-réponse pour des sondages pré-électoraux ayant lieu des mois avant l'élection ? Mystère et boulle de gomme... Mais cela ne vous intéresse-t-il peut-être pas ?
C'est justement là tout le problème : comment peut-on évaluer la scientificité d'une méthodologie technique avec un argumentaire sociologique ? L'analyse des usages sociaux des sondages ne conditionne pas les méthodologies employées : les deux sont totalement indépendants.
Pour preuve, dans son livre sur l'Ivresse des Sondages, Garrigou est par exemple incapable de parler des sondages relatifs à la grande consommation : il généralise le monde des instituts à leur seule activité de sondeur d'opinion. C'est vraiment voir le problème par le petit bout de la lorgnette : les sondages d'opinion ne représentent que 10% de l'activité d'un institut.
La scientificité des sondages réside dans la méthodologie utilisée, dans les théories probabilistes employées, dans les techniques statistiques déployées. Les arguments sociologiques n'apportent strictement rien au débat sur la technicité des sondages.
Quant à la fourniture de la méthode d'enquête, il suffit de lire le rapport de sondage, b-a-ba d'une analyse exhaustive, juste et objective d'un sondage. S'en tenir au papier du journaliste est suicidaire. Tout sondage évoqué dans la presse devrait être accompagné du rapport rédigé par l'institut (rapport contenant les variables de quotas, les marges d'erreur, les bases et l'ensemble des questions).
Enfin, les articles de mon blog traitant des méthodes d'analyse de sondage sont nombreux. Je vous invite donc à mieux regarder.
Voici le baromètre politique de la TNS Sofres de juin 2011, accessible au grand public :
http://www.tns-sofres.com/_assets/f...
Pourriez-vous m'indiquer dans ce doc où peut-on trouver le taux de non réponse et les méthodes de redressement ?
Relisez les auteurs dont vous parlez -en tout cas pour les universitaires- jamais ceux ci n'évoquent "les sondages" en général. La plupart, dont Alain Garrigou, prennent le soin de faire un distingo entre les différentes formes d'enquêtes. Ils reconnaissent même volontiers le caractère intéressant de certaines et le plus souvent en pratiquent eux-mêmes. Rejeter toutes enquêtes statistiques pour un sociologue ou politiste relèverait de l'aberration.
Il s'agit de se concentrer sur les usages intéressés et/ou contestables qu'en font les sondeurs et les journalistes dans l'espace médiatique. Et il y en a...
Ah, je vous remercie pour cette phrase pleine de bon sens : "Rejeter toutes enquêtes statistiques pour un sociologue ou politiste relèverait de l'aberration." Pourtant je vous garantis que les sociologues "supporters" de Ségolène Royal (devrais-je dire fanatiques ?) s'étoufferaient en lisant cela. Concernant le distinguo, c'est effectivement exactement ce que je vous disais : on ne s'intéresse qu'à la méthodologie des études d'opinion politique et c'est avoir une vision étriquée de l'activité des instituts.
En ce qui concerne le sondage TNS Sofres, j'espère qu'il ne vous aura pas échappé qu'il s'agit d'une enquête en face-à-face à domicile. Cet aspect est central dans l'analyse de la méthodologie et conditionne beaucoup de chose dont le taux de non réponse justement. Les études en face-à-face sont généralement menées en deux temps. Le premier consiste en un ciblage (qu'on appelle parfois "screening") au cours duquel on demande aux gens s'ils seront d'accord pour répondre à un questionnaire à domicile (vous imaginez bien que les enquêteurs ne vont pas sonner au hasard dans les zones résidentielles). Il est donc déjà possible à priori de constituer un échantillon représentatif et sur lequel un redressement sera inutile. Le second consiste simplement en l'interrogation des gens ayant accepté de répondre.
Conclusion :
- si les gens acceptent de répondre, alors, par définition, il n'y a pas de non réponse
- si les gens sont pré-ciblés, alors, par définition, il est possible de pré-constituer un échantillon représentatif de la population française sur la base des quotas (dont les données de référence - dites de "cadrage" - sont fournies par l'INSEE)
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez surtout pas. :-)
Les Sondeurs et les Instituts de sondages sont les imposteurs de ce début du XXIè siècle.
Ils font preuve d'un déni de démocratie révoltant. Ils choisissent pour nous, manipulent pour imposer leurs choix. Un vrai scandale à combattre par les vrais démocrates.
Ne laissons pas les Instituts de sondages du Medef décider pour nous!
La principale différence entre moi et les http://www.depresdeloin.eu/2011/09/... et autre http://www.gabale.fr/?p=8814, c'est qu'ici au moins, vos commentaires ne sont pas censurés. Elle est belle la démocratie ! ;)
Par ailleurs, j'ai pu constater que vous n'aviez pas lu l'article, donc je ne réagirais pas sur le fond de votre propagande.
Les intimes convictions sont chez certain bien trop dépendantes de la fiche de paie et de leurs ambitions professionnelles.
Si tu touches t'es pas crédible et personne t'empêche de passer quelques agrégations en plus de ton petit DUT pour mettre tes aigreurs sur le sujet au placard un fois sur wiki comme eux !
Il faut un mobile pour soutenir une cause ! Hors ce n'est pas les gens cités, grands professeurs d'université et bardés de diplômes qui fond des sondages leur tiroir-caisse.
Un lobbyiste pro quelque chose devient plus riche matériellement
Un contre quelque chose en sort plus riche intellectuellement!
Un fumiste de plus à la solde des instituts de sondage. Les vrais spécialistes faute de mobile, ne peuvent donc pas être taxés de lobbyiste, tout au plus de contradicteur mais les lobbyiste les détestent comme on le voit une fois de plus.
Moins l'analyse à de la valeur, plus celui qui la fait doit s'en donner !
C'est pas un article c'est une recherche d'emploi soutenue par un lèche cul aux intituts de sondage.
j'occupe le poste de chargé de traitement statistique puis de programmeur de questionnaire en ligne pendant 8 ans, en institut de sondage (TNS SOFRES et OpinionWay). En 2010, j'entame une expérience de consultant Webanalytics au sein de l'agence Résonéo. Par ailleurs, depuis 2009, j'édite le site Statosphere.fr consacré aux statistiques.
Aujourd'hui consultant indépendant, je suis à votre entière disposition : mes domaines de prédilection sont les études de marché (de la réalisation à l'analyse), le webanalytics (acquisition de trafic, Google Analytics) et les tendances du Web (réseaux sociaux, modèle prédictif).
En quoi être consultant indépendant signifie automatiquement être "en recherche d'emploi" ? Comment peut-on être à la solde d'instituts dans lesquels j'ai pris le parti de ne plus travailler ? En quoi n'avoir qu'un "petit" DUT n'engendrerait qu'aigreur et ambition ? En quoi revendiquer l'importance des méthodologies et leurs bonnes pratiques n'est pas un mobile pour soutenir une cause ?
Que de contradiction donc... Je constate au passage que vous rebondissez mollement sur mon article daté d'avril 2011 : les deux paragraphes auxquels vous faites allusion à la fin de votre commentaire sont présents sur TOUS les articles de ce blog (et pas seulement sur ceux où j'aurais besoin "de me donner de la valeur car mon analyse n'en aurait pas") depuis à peine quelques jours. C'est bien la preuve que votre démonstration ne tient évidemment pas la route.
Au fait, qui êtes-vous ? L'anonymat vous rend-il plus fort ? Plus pertinent ? Plus sensible à la cause des lobbyistes ? Cela vous autorise-t-il à juger les gens de la sorte, à les ranger dans des cases qui vous rassurent ?
Un peu de sérieux...
Un lobbyiste pro quelque chose devient plus riche matériellement
Un contre quelque chose en sort plus riche intellectuellement!
Tout est dans votre approche ou votre titre qui part du postulat qu'il s'agit d'un lobby. Et moi qui vous réponds que c'est une analyse bidonner qui renifle une analyse partisane : Comment me faire remarquer par mes pairs pour remplir la gamelle!
Les critiquer : Sûrement qu'ils le méritent ! Mais voilà, cela ne peut pas être un lobby, car il faudrait un mobile à leur action.
Tout est dans le mobile ? Est-il intellectuel ou dans l'intérêt ! "Ben" voilà vous êtes du mauvais côté.
La critique d'un système en pratique ne coûte que du temps et donc de l'argent voir même plus. Et tout système a besoin de critique pour avancer et d'un contrepouvoir pour en limiter les abus !
Alors autant que cela soit de grands professeurs qui le face.
Soyons clair plutôt que sérieux ! Faute de preuve,le doute tant qu’à votre motivation.
Anonymat ?(Soyons sérieux) il ne s'agit pas ici de vous envoyer en déportation, ou vous dénoncer à la justice, mais d'un dialogue que vous avez cherché, en vous mettant en avant dans un domaine que vous avez voulu public, c'est votre problème ! On est sur le net qui n'existerait pas sans l'avatar et le "soit" public.
Personne ne vous a rien demandé, alors venez pas chercher le bâton pour vous faire battre.
Je ne pars pas du postulat qu'il s'agit d'un lobby. Il y a plusieurs façon de titrer un article de ce type : soit je posais la question "est-ce un lobby", soit j'allais directement à l'essentiel et je prévenais que l'objectif de l'article allait être de démontrer cela.
Car c'est bien les faits énumérés dans l'article qui me permettent d'en tirer la conclusion qu'il s'agit d'un lobby. C'est d'ailleurs le propos de l'article : s'il était déjà communément acquis qu'il s'agit d'un lobby, l'article n'aurait pas de raison d'être.
Dans le fond, qu'est-ce que cela change ? Les journalistes professionnels ont le neurone exercé pour imaginer des titres ultra racoleurs. Ont-ils pour autant besoin de se faire remarquer par leur pair ?
Le mobile est éclatant : le mobile est politique. On l'a vu, revu, et re-revu pendant toute la compagne des primaires. Ségolène Royal en avait même fait un leitmotiv de campagne : démontrer par A+B que les sondages se trompent et qu'elle gagnerait cette primaire haut la main. Sur ce plan précis, effectivement, je suis dans le camp adverse : ceux qui croient que les sondages ne se trompent pas, ou en tout cas qu'il est possible de mener une réflexion pour qu'ils se trompent le moins possible. Les méthodes sont les bonnes : c'est l'utilisation des sondages qui est profondément néfaste (journalistes, politiques, sociologues, politologues...).
Je ne pense vraiment pas que les "grands professeurs" en "politologie" ou sociologie soient les mieux placés pour mener cette réflexion, et c'est justement l'objet de mon article : prouver que ces "grands professeurs" ont des intérêts politiques évidents qu'ils laissent aujourd'hui transparaître ostensiblement.
Et en ce qui concerne l'anonymat, je réagissais simplement au fait que vous sembliez justement profondément irrité par le fait que je me mette publiquement en avant avec un vrai nom et un vrai prénom. Mon propos était de vous signaler que rien ne vous empêche de faire de même, et qu'il est un peu gros de me reprocher mon cursus ou mon CV, si ce n'est pour démontrer quelque chose qui tombe à plat : oui, mes pairs travaillent dans le milieu des études et des sondages. Est-ce que cela disqualifie pour autant mes arguments ?
Oui, oui, soyons sérieux !
C’est pas Votre titre ?
« Gros plan sur le lobby anti-sondage français »
DICO : Un lobby est une structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d'un groupe donné.
Les lobbyistes-conseils ou « toute personne, salariée ou non, dont l’occupation ou le mandat consiste en tout ou en partie à exercer des activités de lobbysme pour le compte d’autrui moyennant contrepartie ».
Les lobbyistes salariés d’entreprise ou « toute personne dont l’emploi ou la fonction au sein d’une entreprise à but lucratif consiste, pour une partie importante, à exercer des activités de lobbysme pour le compte de l’entreprise
Les lobbyistes d’organisation ou « toute personne dont l’emploi ou la fonction consiste, pour une partie importante, à exercer des activités de lobbysme pour le compte d’une association ou d’un autre groupement à but non lucratif dont les membres sont majoritairement des entreprises à but lucratif ou des représentants de telles entreprises ».
Monsieur,
Si vous voulez être pris au sérieux
Changez de titre et rectifiez votre article ! Par exemple
Gros plan sur la critique des sondages et des sondeurs.
Gros plan sur les activistes anti sondages français
Où ! Au grand esprit académicien changer la définition du mot. Par exemple
Lobbyiste = Professeur de médecine qui dit que le tabac tue
Un combat pour des idées sans mobile et intérêt ne peut donc être le fait d’un lobby.
Ils ne sont donc pas ! J’en suis sûr pour personne des lobbyistes dans le fond comme dans la forme. Maintenant si vous vous mettez au niveau d’un journaliste (qui rapporte) soyez au moins plus pointilleux sur des critères étymologiques dans votre prétendu spécialité !
Il vous faut encore faire un effort pour ne pas confondre titre et article accrocheur et/ou racoleur vs les chercheurs, les docteurs. (Ce que certains sont ! Même si ce n’est pas en médecine.) Qui sont donc comme dans de nombreuses disciplines : Des chercheurs, des partisans, des adeptes, des détracteurs, des contradicteurs, des découvreurs, des inventeurs de nouvelles théories ou affineurs d’existantes, avec des publications et des études.
Ils font donc leur JOB Point à la ligne ! Les mauvaises odeurs politico- financières du dossier « Opinion Way » et de son non-lieu de justice souffreteux me font dire que ce que moi j’appelle des contre-pouvoirs sont plutôt utiles face aux petites pointures à la solde du Lobby des sondages.
Dans cet article, j'explique en quoi il s'agit d'un lobby : j'y décris un groupe de pression qui tente d'influencer les réglementations (en particulier vis à vis de la commission des sondages), qui favorise ses propres intérêts (politiques évidemment mais probablement pas seulement), des membres issus d'une structure informelle mais du même secteur d'activité (professeur d'université), qui participe à des groupes d'étude, qui organise des conférences, qui s'entoure d'avocat pour défendre la cause du lobby (Opiniongate's Blog), qui montre une excellente maîtrise des médias d'arrière plan (Wikipedia, AgoraVox, DirectSoir)...
Votre définition n'est pas celle qui convient au contexte : en France, le lobbying a une connotation péjorative tandis que vous êtes en train de me dresser un portrait idyllique du lobby, à l'anglo-saxone.
Pour le reste, notre dialogue est un dialogue de sourd : je suis de moins en moins convaincu que vous ayez lu mon article et mes commentaires récents, en témoigne que vous continuez à prétendre que leur combat est "sans mobile et intérêt". Je crois le contraire et l'explique dans l'article.
En ce qui concerne OpinionWay, je ne vois pas en quoi leurs démêlés financières (reste à démontrer qu'elles soient politiques au passage, ou alors comment expliquer que l'institut travaille également avec des organismes de gauche ?) remettent en cause les méthodologies utilisées par l'ensemble de la profession. Preuve qu'il n'y a pas de corrélation, c'est que contrairement à d'autres (très très rares) instituts, OpinionWay n'a jamais été mis à défaut par la Commission des sondages. Sauf à dire qu'elle soit elle même partie intégrante de la machination (et on reviendrait à la théorie du complot chère à Ségolène Royal), la Commission des sondages fait elle aussi son boulot.
Vous racontez n'importe quoi pour vous sortir de là.
Si vous faites des sondages avec des connotations péjoratives, il n'ont plus de sens. C'est la difficulté première d'un sondage, La principale critique que soulève justement les personnes que vous citez. Comment poser une question sans connotations subjectives
Comme le disait le premier intervenant de ce fil "A mourir de rire." Si les mots ont des définitions à géométrie variables dans vos questionnaires, je conprend que vous cherchiez du boulot.
Je fais "des sondages avec des connotations péjoratives" ? Désolé, je relis et je ne comprends pas le sens de la phrase. D'autant que vous piochez un bout de phrase de mon précédent commentaire et le mettez dans un contexte qui n'a rien à voir (en supposant que votre propos ait un sens parce que je cherche encore).
Par ailleurs, je ne "cherche" pas du boulot : je suis consultant, c'est mon boulot. Mais ça implique qu'on n'attend pas que les contrats tombent dans le bec...
Et enfin : le choix des mots, les champs lexicaux, la sémantique sont des domaines que je prends très au sérieux et qui peuvent constituer un biais, en effet. J'ai consacré plusieurs articles à la question (notamment sur l'effet de priming).
Moi aussi, je "conprend" certaines choses. ;)))
"Votre définition n'est pas celle qui convient au contexte : En France, *le lobbying a une connotation péjorative* tandis que vous êtes en train de me dresser un portrait idyllique du lobby, à l'anglo-saxonne."
Cette phrase c'est la vôtre ou pas ? Si vous manipulez les mots et les définitions si lobby ne veut pas dire lobby pour vous comme pour moi qui ait le dico comme alibi ! Faites autre chose que du sondage et des questionnaires.
Sur ce "Adieu" qui ne veut pas dire Aurevoir !
"En France, ce terme a une connotation essentiellement péjorative, les lobbies étant perçus comme défendant des intérêts particuliers ou corporatistes aux dépens de l’intérêt général, même si l'influence d'un lobby ne s’opère pas nécessairement contre la volonté des décideurs politiques ou de l'intérêt général."
"La France est un cas particulier en termes de « lobbying ». Cette pratique y est accompagnée d'une très lourde connotation négative et son appréhension reste largement tributaire d'une conception spécifique de l'intérêt général, héritage de la tradition rousseauiste, jacobine et révolutionnaire."
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lobby
Il y a bien une définition française spécifique du lobby.