Le métier de statisticien serait voué à un magnifique avenir si on en croit une poignée d'articles publiés ces dernières semaines. Sergey Brin, co-fondateur de Google, en est même la preuve vivante puisque depuis sa rencontre avec Larry Page en 1995, son crédo n'a cessé d'être le data mining, c'est à dire l'analyse de données statistiques (comme en témoigne son profil publiée en 1998 sur le site de l'université de Stanford).

Les travaux effectués sur le moteur de recherche constituent une preuve magistrale de cet attachement obsessionnel aux données statistiques : Google est aujourd'hui une des meilleures solutions pour tirer des informations pertinentes à partir de milliards de données. Rapides, exhaustives et faciles d'accès, les nouvelles technologies de l'information offrent des possibilités insoupçonnées jusqu'alors.

Hal Varian, chef économiste depuis 2002 chez Google, va même plus loin : pour lui, "le job sexy des dix prochaines années sera celui de statisticien". Tel un prophète, il envisage une révolution simple et radicale : selon lui, les statisticiens seront bientôt capable de décrire l'économie en temps réel plutôt que de se contenter de la regarder dans le rétroviseur. D'ailleurs, cela marche déjà pour les épidémies de grippe ou la situation du marché du travail.

Selon une étude menée par PayScale.com pour CNN Money, le métier de statisticien serait une des activités professionnelles les moins stressantes du monde : 64% des personnes pratiquant ce métier auraient convenu qu'ils subissent un stress particulièrement faible. Vraisemblablement, le juste équilibre entre la réflexion individuelle et le travail collaboratif concourraient à rendre les journées moins longues. Ainsi, la possibilité de travailler dans des environnements très diversifiés, mêlée à la possibilité de développer des solutions à des problèmes complexes, contenterait une majorité de statisticien. L'article de CNN rappelle enfin que le salaire et la sécurité de l'emploi n'y sont certainement pas pour rien.

Par ailleurs, selon un dossier publié par Capital.fr, le statisticien créatif devrait rapidement débarquer en force dans toutes les agences de publicité au cours de la prochaine décennie. Le statisticien créatif serait ainsi une espèce de statisticien publicitaire capable d'analyser les tendances et de prendre des décisions en temps réel : tout l'enjeu sera, grâce à une maîtrise poussée des statistiques, de savoir mesurer à tout instant l'impact d'un message diffusé que ce soit sur un réseau social, un smartphone ou à la télévision. Il sera bien sûr primordial de savoir améliorer le "message" en question. Et si on en croit Emmanuel Vivier, ce métier serait même pour un futur plus proche que prévu !

Bien sûr, d'autres métiers associés au webmarketing (sans oublier celui de community manager) seront tendance pour la décennie à venir : par exemple, 53.5% des consultants marketing estiment leur métier peu stressant et le recrutement d'au moins 3000 chefs de projet marketing Web est pressenti d'ici à 2020.

Il ne faut donc pas désespéré : bien que la France soit à la bourre sur tout ce qui touche de près ou de loin au Web, notre heure viendra !