Aujourd'hui, publier des prévisions météorologiques à cinq jours, c'est la tarte à la crème des sites d'information. Naturellement, on se préoccupe bien plus du temps qu'il fera le lendemain que de celui qu'il a fait la veille. Il est d'ailleurs particulièrement difficile de trouver des archives complètes et des données fiables. Pourtant ce type de données présenterait un intérêt certain pour la recherche statistique en météorologie.

C'est à ce niveau que Weatherspark intervient. Si ce site fournit toutes les prévisions de base, il fait infiniment plus. Weatherspark met les stations météo du monde entier à contribution en récupérant et agrégeant leurs relevées quotidiens sur plusieurs décennies (potentiellement depuis 1948). Les informations sont abondantes : couverture nuageuse, précipitations, température médiane, moyenne, minimum et maximum, pression, direction et vitesse du vent... Le tout pour de nombreuses villes, et généralement heure par heure.

Ce tableau de bord permet de faire un tour d'horizon des températures enregistrées en France (fenêtre de gauche) et plus spécifiquement à Paris (à droite). Il est également possible de connaître la force du vent, son orientation et des prévisions à cinq jours.

Par ailleurs, des informations propres aux Etats-Unis sont consultables : avec l'option "radar", on observe l'évolution des perturbations et des zones de précipitation sous forme de heatmap, le tout en animation (comme par exemple avec l'observation de l'ouragan Irene, ou Lee). Il est également possible, pour l'ensemble de la planète cette fois, de comparer les températures entre plusieurs villes ou de vérifier la pertinence d'anciennes prévisions.

Cette courbe des températures relevées à Paris (Orly) met notamment en évidence deux canicules survenues en Août 2003 et Juillet 2006.

En définitive, Weatherspark propose une approche de la météo assez brute de décoffrage : la densité d'information est telle qu'il n'est pas toujours évident de s'y retrouver. L'autre bémol concerne la technologie utilisée : très gourmande en mémoire, l'interface est entièrement en flash ce qui ne facilite pas toujours la réactivité. Mais il s'agit surtout d'un formidable mashup, d'une richesse à ma connaissance inégalée (le site s'appuie sur plus de 4000 stations météo dans le monde entier).

Sur ce graphique, le relevé quotidien des températures à Paris met en évidence un réchauffement du climat entre 1973 et 2009. Une extrapolation calculée sur un siècle évalue cette hausse à +3.9°C pour cette station météo (Orly).

Le site est encore en version beta. Les concepteurs, dont Jacob Norda que vous pouvez retrouver sur Twitter, travaillent pour éliminer différents bugs, notamment les données erronnées transmises par certaines stations. Notez enfin que les données sont libres d'utilisation et que les concepteurs réfléchissent à des options d'exportation.