5 conseils pour améliorer la crédibilité d'un sondage non professionnel

Que vous soyez blogueur, développeur, consultant ou même expert en e-marketing, le sondage est souvent un passage obligé pour qui veut en savoir plus sur les aspirations de ses lecteurs, clients, utilisateurs ou collaborateurs. Aussi, bien que votre projet de sondage n'ait rien d'une usine à gaz, il convient tout de même de soigner un certain nombre d'aspects. Bien sûr, le but n'est pas de réaliser une enquête digne des plus grands instituts de sondage, mais simplement de fixer quelques objectifs.

Aussi modestes que soient vos moyens, il est toujours possible d'appliquer quelques bonnes pratiques visant à privilégier un outil et une méthodologie. Le tout se décide naturellement en fonction de vos objectifs et devrait apporter une certaine crédibilité à vos résultats, notamment s'ils sont destinés à être rendu public. Il est également important de doser la quantité de sondages publiée dans vos pages : vous n'êtes jamais à l'abri d'une lassitude de vos interlocuteurs !


1 - La première étape consiste à sélectionner l'outil le plus adéquat. Le meilleur service dépendra du public visé (les lecteurs de votre blog, un réseau social, les clients d'une boutique e-commerce...) et de l'envergure de l'enquête (une seule question, une série de questions, du choix multiple etc...). Ainsi si vous souhaitez vous adresser à une base de followers sur Twitter, alors il sera intéressant de tester un outil comme twtpoll (et pour Facebook, ça se passe ici). Pour les lecteurs de votre blog, un plugin de votre CMS (Wordpress, Dotclear...) pourrait suffire. Cependant, bien que les services de sondage soient aujourd'hui à la mode (kwiqpoll, 4qsurvey, survs, surveymonkey, surveyshaker...), je ne saurais trop vous inviter à utiliser un formulaire Google Documents : aucune limite dans le nombre de questions ou d'interviewés, tous les types de question sont envisagés, le tout est récupérable dans un tableur, et l'ensemble est gratuit !

2 - Comme je le disais en introduction, il est indispensable de fixer les objectifs du sondage. S'il s'agit d'un sondage sans véritable enjeu (un aspect anecdotique de votre activité, un changement de design, un avis quelconque...), alors vous pourrez sans doute poser basiquement la question et en récolter les réponses. Mais dans certains cas, l'enquête revêt une plus grande importance, notamment si elle est le support d'un article de fond. Dans la mesure du possible, en plus de vos questions, demandez à minima l'âge et le sexe de vos répondants. Idéalement, et afin de coller aux bonnes pratiques des sondages professionnels basés sur des quotas de représentativité, vous pourriez également demander la région, l'agglomération et la catégorie professionnelle. En effet, imaginez que votre question soit particulièrement clivante (achat d'un produit, accès à Internet, loisir coûteux...) : ce type d'information devrait permettre d'affiner l'analyse des résultats.

3 - Il est important de disposer d'un échantillon de réponses de taille significative avant de vous plonger dans l'interprétation des résultats. Bien entendu, l'objectif n'est pas forcément de collecter plusieurs milliers de répondants (encore que cela ne soit pas si irréaliste avec une bonne base d'emailing). En fait, une ou deux centaines de répondants seraient déjà un bon début, voire un minimum. Ainsi, vous diminuerez le poids d'une seule réponse et disposerez d'une photographie plus réaliste de ce que vous essayez de mesurer. Dans ce contexte, des services comme surveymonkey ou survs sont à proscrire (à moins de payer) puisque leur version gratuite est limitée à respectivement 100 réponses par mois et 200 réponses par sondage. En revanche, il n'existe aucune limitation de ce type avec un bon vieux formulaire Google Documents.

4 - Dans la mesure du possible, veillez à ce qu'un interviewé ne puisse pas répondre plusieurs fois d'affilée, ou via une manipulation simple (comme "effacer les cookies") à votre sondage : c'est en effet un des points les plus décrédibilisant. Les services vérifient généralement la présence d'un cookie mais aussi l'adresse IP du répondant. Kwiqpoll va même jusqu'à poser une question de type "captcha" pour prévenir du spam et des robots automatisés. Le cas échéant, vous entretiendrez un doute sur la validité des résultats. De même, il serait plus prudent d'inviter les interviewés à revenir ultérieurement sur votre site pour connaître les résultats de l'enquête. Il y a toujours un risque d'emballement, d'influence, lorsque les résultats sont consultables à l'envie et en temps réel (en particulier si la question est "militante" : préférence pour une marque, un groupe de musique...).

5 - Reste enfin le dépouillement et l'analyse des résultats. Sauf cas de force majeure, les questions ouvertes sont à proscrire : elles sont lourdes à traiter et il est souvent compliqué d'en tirer un véritable enseignement (cela peut nécessiter une codification à postériori, voire une analyse qualitative des résultats). En amont, soignez l'intitulé de vos questions (précis, clair, pertinent) ainsi que les items de réponse et veillez à ne pas induire la réponse dans votre question (effet de priming). Lors du traitement, ne vous contentez pas des tris marginaux (souvent fournis par défaut dans les outils) : explorez vos données, croisez les questions avec les renseignements signalétiques (âge, sexe etc...). Et dans tous les cas, n'hésitez pas à y consacrer une page spéciale, quitte à reproduire les graphiques sous une forme plus adaptée (pourquoi pas une belle infographie ?) : vos interviewés seront ravis de constater les enseignements concrets glanés grâce à votre étude.