Quelques statistiques sur l'utilisation des clients de messagerie

Depuis quelques mois, il n'est pas rare de lire que les emails sont de l'histoire ancienne (email is dead). Remplacés par des moyens de communication plus pratiques (messagerie instantanée, réseaux sociaux, forum), ce type de support électronique semble en déclin. Pourtant, si l'on en croit  les statistiques de Pingdom, c'est encore 247 milliards d'emails qui transitent chaque jour dans les tuyaux du World Wide Web ! Alors certes, l'email n'est plus aussi indispensable en 2010 et n'est pas forcément le moyen le plus efficace et le plus pratique pour échanger. Pour autant, il subsiste un solide marché des logiciels servant à réceptionner ses emails.

Or, une des missions les plus difficiles quand on souhaite soigner l'apparence d'un email, c'est de rendre conforme le design de celui-ci sur les dizaines de clients de messagerie existant aujourd'hui. On se retrouve dans une situation similaire à celle des webmasters rencontrant nombre de complications pour intégrer leurs pages Web selon que l'internaute utilise Firefox, Internet Explorer, Safari etc... Ainsi, de la même façon qu'un webmaster se désinterresse des internautes utilisant une antiquité comme Internet Explorer 6, les concepteurs de campagnes par email souhaitent se détourner des logiciels clients les moins utilisés pour se concentrer sur les plus populaires.

La façon dont se répartissent les parts de marché entre les différents logiciels d'emails devient donc un enjeu central, notamment pour une campagne de marketing. Justement, deux sociétés se donnent pour mission d'éclaircir la physionomie de ce marché des logiciels clients de messagerie. 

Campaign Monitor

La première est Campaign Monitor. Sur sa page d'accueil, elle évoque le gain de temps que génère la connaissance de ce type de données statistiques. Le service est payant mais assez bon marché et dégressif (une dizaine de dollars pour les statistiques d'une newsletter transmise à 500 abonnés). Le service propose un nom de domaine personnalisé pour la consultation des analytiques (pratique, si on souhaite partager les résultats avec son client). La page des graphiques rappelle l'interface d'un Google Analytics et l'ensemble est agrémenté de nombreuses fonctionnalités. Campaign Monitor permet également d'évaluer l'efficacité et le succès d'une campagne de marketing.

Fingerprint

La seconde est Fingerprint et est un autre service de monitoring. Après une rapide inscription, une vidéo propose de se familiariser avec l'outil en expliquant comment intégrer le tracker (une simple portion de code HTML) aux emailings. Après quelques réglages et l'envoi de la mailing-list, on a accès à un histogramme assez succinct récapitulant les différents clients utilisés par les destinataires. Ce service est lui aussi payant : 39$ pour deux semaines, 99$ pour un an d'utilisation, pour une seule mailing-list mais quelque soit le nombre de destinataires.

Je n'ai malheureusement pas pu tester les deux services dans de bonnes conditions dans la mesure que je ne réalise pas de campagnes publicitaires dans le cadre de mes activités en ligne, et que le nombre d'abonnés aux newsletters de mes sites ne me permet pas d'analyse significative. De plus, les formules proposées s'adressent bien plus à des sociétés qu'à des particuliers.

En revanche, Fingerprint et Campaign Monitor dressent un palmarès des clients email les plus utilisés, et c'est peut être ce qui vous intéressera le plus dans cet article. Ce palmarès se veut relativement fiable et significatif puisqu'il repose sur 6 mois de données analysées et 300 millions d'emails ouvert pour l'un, et 250 millions de boîtes de réception identifiées pour l'autre. En outre, il mêle des clients de type webmail (c'est à dire exclusivement en ligne comme Gmail, Hotmail, Yahoo! Mail...) avec des clients de type software (c'est à dire sous forme de logiciel à installer comme Outlook, Lotus Note, Thunderbird...).

Part de marché des clients email

De prime abord, on constate qu'Outlook, Hotmail et Yahoo! Mail se partagent le podium totalisant 73% des clients utilisés en Février 2010 selon Fingerprint contre 70,6% en Juin 2009 selon Campaign Monitor. Les deux sociétés s'accordent sur une part de marché de l'ordre de 5% pour Gmail, le client proposé par Google. On constate encore qu'entre 4 et 5% des emails sont réceptionnés sur un iPhone. Viennent ensuite AOL, Lotus Note ou Thunderbird.

À noter enfin qu'entre 8 et 11% des clients d'emails se révèlent à priori indétectables par les services des deux entreprises.